ARTICLE DE PRESSE
( paru dans le journal Sports Auvergne : Mars-Avril 2007 )

                PERE PASCAL GIRARD : MON CURE CHEZ LES CULTURISTES ( COUVERTURE - ARTICLE + PHOTOS )
                                 par Frédéric Verna
                                        photos : Ludovic Combe

        Jeune prêtre de Riom ( Puy-de-Dôme ), le Père Pascal Girard ne fait pas que muscler sa foi. Sa soutane serrée aux entournures et son physique de bodybuilder témoignent de sa passion pour la force athlétique dont il est l'un des meilleurs représentants français. Portrait.

        Si on dit souvent que l'habit ne fait pas le moine, chez Pascal Girard, il fait encore moins le prêtre. Pensez donc, soulever des barres de plus de 200 kg n'a déjà rien d'une sinécure pour le commun des mortels. Alors imaginer que cette prouesse physique, fruit de longues années d'entraînement, est réalisée par un représentant officiel de Dieu, et on casse plusieurs siècles de stéréotypes et de clichés relatifs à l'Eglise. " Je reconnais que je suis loin de l'image de Don Camillo ", confesse dans un grand éclat de rire le père Pascal, ecclésiastique au physique de bodybuildeur ( 1,80 m pour 115 kg ). Non content de s'être fait un prénom dans son ministère de Riom ( Puy-de-Dôme ), le jeune prêtre de 36 ans s'est également fait un nom et une réputation dans le petit monde du développé couché. Cette discipline, dérivée de l'haltérophilie, est l'un des trois mouvements qui compose la force athlétique ( ou powerlifting ). Son principe est simple : allongé sur un banc, l'athlète tient une barre, bras tendus au dessus du corps ; l'amène au contact de la poitrine ; la relève et termine en marquant une pause. Amen ! Un peu moins technique que l'haltérophilie, le développé couché ( benchpress en anglais )permet de soulever des poids beaucoup plus lourds. Un précepte qui explique en partie sa cote de popularité grandissante de par le monde. " C'est le premier sport paralympique et je pense qu'il est amené à devenir, dans les prochaines années, l'un des plus populaires ", explique le père Pascal qui ne rate jamais une occasion de prêcher pour son autre paroisse.

         Cette deuxième vocation pour ce qu'il appelle " la force ", il l'a cultivé, à l'instar de sa foi, au moment de l'adolescence. " Jusqu'à l'âge de 1- ans, j'ai pratiqué le judo à l'AS Montferrand. C'est là que j'ai découvert par hasard la musculation qui, petit à petit, m'a amené jusqu'à la force athlétique. " Une discipline dans laquelle le curé retrouve vite " la fraternité et le don de soi " de sa vocation religieuse, mais où il peut également exploiter son " esprit de compétiteur ".

       Tant et si bien qu'aujourd'hui, le père Pascal, ne quitte plus son col romain que lors de ses deux séances d'entraînement hebdomadaires au Sun Club de Gerzat. Là-bas, aux yeux de ses partenaires, ce n'est pas un curé qui fait de la compétition, mais bien un compétiteur qui est curé. Question de point de certes, mais de palmarès surtout. Invaincu au niveau régional, le père Pascal vient ainsi de décrocher, il y a quelques semaines, un 15° titre consécutif de champion d'Auvergne Open ( toutes catégories ). " Une simple formalité ", concède celui que ses partenaires surnomment affectueusement " Schwarzy " et dont le record personnel culmine à 225 kg. Au niveau national, le " curé des haltères " n'est pas en reste non plus avec neuf podiums dont trois titres de champion de France ( Junior en 1992, Open en 1995 et 2004 ).

       Malgré l'exemple du père Pascal, des curés qui concilient sport de haut niveau et exercice religieux, cela ne court pas encore les églises. " C'est vrai, mais les choses évoluent ", analyse celui qui, sans être un pionnier, fait quand même figure de précurseur. " La pratique sportive se généralise chez les prêtres. C'est important car cela leur permet de voir autre chose que la vie quotidienne d'une paroisse. "

       Ses ouailles l'ont d'ailleurs bien compris. Interlocuteur privilégié, le père Pascal Bénéficie d'une cote de sympathie très importante parmi les fidèles qui, pour la plupart, se reconnaissent dans ce prêtre moderne. Un constat qui vaut évidemment pour les jeunes générations, mais pas seulement : " Je me souviens qu'un jour, une petite mamie est venue me voir, raconte-t-il. Elle venait m'annoncer qu'elle prierait pour que je gagne en compétition ! " Symbole ultime de sa modernité, le père Pascal se pose même en apôtre de son sport sur le net. Il consacre ainsi le peu de temps qu'il a de libre à un site internet sur le développé couché, site qui fait référence dans le monde entier. Debout à l'autel, à genoux pour ses prières, assis devant on ordinateur, couché sous une barre : quelle que soit la position, le père Pascal espère seulement continuer à vivre pleinement ses choix. En résumé, continuer autant que possible d'être un esprit saint dans un corps saint.
  

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