JOURNEES DIOCESAINES DE LA JEUNESSE
 
Avril 1988
Rassemblement des jeunes de 18-35 ans du monde entier ... 

                            MESSAGE DU PAPE                

      MESSAGE DU SAINT-PÈRE AUX JEUNES DU MONDE À L'OCCASION DE LA IIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

                “ Tout ce qu’il vous dira, faites-le " (Jn 2,5)

Très chers jeunes,

1. Cette année encore je m’adresse à vous pour vous annoncer la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse qui sera célébrée dans les Eglises locales le dimanche des Rameaux 1988. Cette Journée revêtira un caractère tout spécial, puisqu’en Eglise nous vivons l’Année Mariale que j’ai ouverte en la solennité de la Pentecôte et dont je célébrerai la clôture le 15 août prochain, solennité de l’Assomption. A la fin du second millénaire de l’ère chrétienne, en un moment critique de l’histoire de notre monde déchiré par tant de problèmes difficiles, L’Année Mariale constitue, pour nous tous, un don spécial. En cette année, Marie apparaît à nos yeux sous une lumière nouvelle: Mère au cœur débordant d’amour, de tendresse, de sensibilité et Educatrice nous précédant sur le chemin de la foi et nous indiquant la route de la vie. C’est pourquoi l’Année Mariale est une année où l’on écoute de façon particulière Marie. Et il doit en être de même de la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse. Cette fois-ci, chers jeunes, c’est Marie qui vous convoque! C’est elle qui vous donne rendez-vous, parce qu’elle a beaucoup de choses à vous dire! Et, comme les années précédentes, guidés par vos pasteurs, vous allez, j’en suis sûr, vous engager activement à célébrer cette Journée de la Jeunesse.

2. Le centre de la Journée Mondiale de la Jeunesse 1988 sera donc Marie, Vierge et Mère de Dieu, et la Journée sera une journée d’écoute. Que nous dira Marie, notre Mère et notre Educatrice? Il est une phrase de l’Evangile dans laquelle Marie se révèle vraiment comme notre Educatrice. C’est la phrase qu’elle prononce aux noces de Cana de Galilée. Après avoir dit à son Fils: «Ils n’ont plus de vin», elle dit aux servants: «Tout ce qu’il vous dira, faites-le» (Jn 2,5). Ce sont justement ces paroles que j’ai choisies pour fil conducteur de la Journée mondiale. Elles contiennent un message très important, valable pour tous les hommes de tous les temps. «Tout ce qu’il vous dira, faites-le...» signifie: écoutez Jésus, mon Fils, suivez sa Parole et ayez confiance en Lui. Apprenez à dire «oui» au Seigneur en chaque circonstance de votre vie. C’est un message très réconfortant dont nous avons tous besoin. «Tout ce qu’il vous dira, faites-le...». Par ces paroles, Marie a exprimé surtout le secret le plus profond de sa propre vie. Elle est toute entière derrière ces paroles. Sa vie, en effet, a été un «oui» profond au Seigneur. Un «oui» tout de joie et de confiance. Marie, pleine de grâce, Vierge immaculée, a vécu toute son existence, entièrement ouverte à Dieu, parfaitement accordée à sa volonté, y compris dans les moments les plus difficiles, qui ont atteint leur apogée au sommet du mont Calvaire, au pied de la Croix. Jamais, elle ne reprit son «oui», parce qu’elle avait remis toute sa vie dans les mains de Dieu: «Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole» (Lc 1,38). A ce sujet, j’ai écrit dans l’Encyclique Redemptoris Mater: «A l’Annonciation, en effet, Marie s’est remise à Dieu entièrement en manifestant ‘l’obéissance de la foi’ à celui qui lui parlait par son messager, et en lui rendant ‘un complet hommage d’intelligence et de volonté’. Elle a donc répondu de tout son ‘moi’ humain, féminin, et cette réponse de la foi comportait une coopération parfaite avec ‘la grâce prévenante et secourable de Dieu’ et une disponibilité parfaite à l’action de l’Esprit Saint» (n.13). «Tout ce qu’il vous dira, faites-le...». Cette courte phrase contient tout le projet de vie que Marie-Educatrice réalisa comme première disciple du Seigneur et qu’elle nous enseigne aujourd’hui. C’est le projet d’une vie s’appuyant sur un fondement solide et sûr qui a pour nom Jésus-Christ.

3. Le monde dans lequel nous vivons est ébranlé par diverses crises, l’une des plus dangereuses étant la perte du sens de la vie. Beaucoup de nos contemporains ont perdu le vrai sens de la vie; ils cherchent des succédanés dans une consommation effrénée, dans la drogue, l’alcool et l’érotisme. Ils cherchent le bonheur, mais le résultat de leur recherche est une profonde tristesse, un cœur vide et, assez souvent, le désespoir. Dans cette situation, bien des jeunes se posent des questions fondamentales: comment vivre ma vie pour ne pas la perdre? Sur quelles fondations construire ma vie pour qu’elle soit une vie vraiment heureuse? Que dois-je faire pour donner un sens à ma vie? Comment me comporter dans les situations souvent complexes et difficiles que je vis – dans ma famille, à l’école, à l’université, au travail, dans le cercle de mes amis? Questions parfois dramatiques qu’aujourd’hui, certainement, se posent beaucoup d’entre vous, chers jeunes. Tous, j’en ai la certitude, vous voulez construire votre vie sur des fondations solides, capables de résister aux épreuves qui ne peuvent manquer: vous voulez la fonder sur le roc. Alors regardez devant vous Marie, la Vierge de Nazareth, L’humble servante du Seigneur qui vous montre son Fils et vous dit: «Tout ce qu’il vous dira, faites-le», c’est-à-dire, écoutez Jésus, obéissez à Jésus, à ses commandements, ayez confiance en Lui. Ceci est le seul projet de vie pour réellement réussir sa vie et être heureux. Ceci est aussi l’unique source où puiser le sens de la vie le plus profond. L’année dernière, lors de la Journée Mondiale de la Jeunesse, vous avez médité les paroles de saint Jean: «Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru» (1 Jn 4,16). Et cette année, Marie vous explique, chers jeunes, ce que veut dire croire en Dieu et aimer Dieu. La foi et l’amour ne se réduisent pas à des paroles ou à de vagues sentiments. Croire en Dieu et aimer Dieu veut dire vivre toute sa vie de façon cohérente, à la lumière de l’Evangile. Croire en Dieu et aimer Dieu veut dire s’engager à faire toujours ce que Jésus nous dit et dans l’Ecriture Sainte et à travers l’enseignement de l’Eglise. Et cela n’est pas facile. Oui, il faut souvent beaucoup de courage pour aller à l’encontre de la mode et des courants d’opinion de ce monde. Mais, je le répète, ceci est le seul projet de vie pour réellement réussir sa vie et être heureux. Tel est l’enseignement de Marie aux noces de Cana, enseignement que nous voulons approfondir et accueillir lors de la Journée Mondiale de la Jeunesse 1988. Très chers jeunes, je vous invite tous à participer à cet événement important. Venez écouter la Mère de Jésus, votre Mère et votre Educatrice!

4. Pour ne pas devenir une célébration simplement extérieure et superficielle, chaque Journée Mondiale de la Jeunesse requiert tout un itinéraire de préparation au niveau de la pastorale diocésaine et paroissiale, au niveau de la vie des groupes, des mouvements et des associations de jeunes, particulièrement au cours du carême. Aussi je vous invite tous à parcourir ce chemin de préparation spirituelle pour mieux accueillir et la grâce de l’Année Mariale et le don de la Journée Mondiale 1988. Méditez la vie de Marie. Méditez-la surtout vous, jeunes filles. Pour vous, la Vierge immaculée constitue un modèle sublime de femme consciente de sa propre dignité et de sa haute vocation. Méditez-la vous aussi, jeunes gens. En écoutant les paroles que Marie a prononcées à Cana de Galilée: «Tout ce qu’il vous dira, faites-le», cherchez tous à construire votre vie, dès le début, sur le fondement solide qu’est Jésus. Je souhaite que votre méditation du mystère de Marie vous amène à imiter sa vie: apprenez d’elle à écouter et à suivre la Parole de Dieu (cf. Jn 2,5), apprenez d’elle à rester proche du Seigneur même si parfois cela peut vous coûter beaucoup (cf. Jn 19,25). Je souhaite que votre méditation du mystère de Marie vous amène aussi à la prier avec confiance. Cherchez à découvrir la beauté du rosaire: qu’il devienne le compagnon fidèle de toute votre vie. Je conclus ce bref message en saluant cordialement tous les jeunes du monde. Sachez que par la prière le Pape est proche de chacun de vous. Que ma bénédiction apostolique vous accompagne durant tout l’itinéraire de préparation spirituelle de la Journée Mondiale de la Jeunesse 1988 et lors de sa célébration dans vos diocèses.

        Du Vatican, le 13 décembre 1987, troisième dimanche de l’Avent.

                                                                     JEAN-PAUL II

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