L'ESSENTIEL SUR LES HYDRATES DE CARBONE

                Longtemps ignorés, les hydrates de carbone sont, depuis quelques années, traités comme l'un des ennemis n°1. Avec la mode des produits allégés, on a vu débarquer dans les linéaires des magasins des produits sans sucres, et des régimes "pauvres en glucides". Le résultat est parlant : la vague d'obésité est plus forte que jamais, signe que, clairement, cette façon de considérer les hydrates de carbone n'est pas adaptée.

C'est la raison de cet article : faire un point complet sur ce que sont exactement ces nutriments, quelles sont leurs fonctions, quelle est leur importance pour les athlètes. Et, sans doute, lorsque vous aurez fini de lire, votre vision sera différente de celle qui est la vôtre actuellement ...

            Les hydrates de carbone : c'est quoi ?

Le groupe des hydrates de carbone est extrêmement vaste, puisqu'il va des sucres aux fibres, en passant par les pâtes et le pain. Mais le point commun entre tous est qu'ils intègrent tous un des trois monosaccharides : glucose, fructose, galactose. Ces trois molécules sont elles-mêmes composées de carbone, d'oxygène et d'hydrogène (6 ions carbone, et 6 oxygène pour 12 hydrogène), mais elles présentent des formes chimiques distinctes, qui leur confèrent leur propriétés spécifiques (dont leur goût).
- le glucose : il s'agit du seul sucre qui modifie le taux de sucre sanguin. Il s'agit d'une notion délicate mais essentielle à comprendre. Les deux autres sucres peuvent être transportés par le sang, mais ils n'entrent pas dans la composition même du sang, et ne sont donc pas comptabilisés dans ce que l'on appelle couramment le "sucre sanguin". Seul le glucose présente cette capacité. Et, lorsqu'il se trouve en excès dans le sang, il est stocké sous forme de glycogène dans les muscles (nous y reviendrons par la suite).
- le fructose : c'est le plus "doux" des trois sucres de base. Lorsqu'il est consommé, il est transporté jusqu'au foie, où il est "découpé" et ré-assemblé, pour former du glucose, qui pourra alors être stocké sous forme de glycogène.
- le galactose : il s'agit d'un sucre simple que l'on ne trouve que dans le lait. Comme le fructose, il doit être amené au foie, et transformé en glucose. Une part du galactose s'associe également avec du glucose, dans le lait, ce qui forme un disaccharide, le lactose (qu'une part importante de la population mondiale ne digère que difficilement).

Sur un modèle comparable à celui de ces trois monosaccharides, il existe également trois disaccharides, constitué chacun d'une association de deux des monosaccharides :

                    - le lactose : glucose + galactose
                    - le sucrose : glucose + fructose
                    - le maltose : glucose + glucose

Lorsque vous assemblez plus de deux sucres, le nombre de combinaisons possibles devient considérablement plus nombreux. Les chercheurs les ont regroupées en deux grands groupes : les oligosaccharides, d'une part, associations de 3 à 6 sucres simples, dont le pouvoir sucrant est faible, et que l'on connaît également sous l'appellation de "maltodextrines", et les polysaccharides (chaînes longues de plus de 6 sucres), qui ne sont plus du tout sucrés, et que l'on connaît en général sous le nom de "féculents", dans lesquels on trouve de l'amidon.

Mais il existe un dernier groupe extrêmement important d'hydrates de carbone : les fibres. Elles sont elles aussi composées de chaînes longues de sucres simples, mais présentent une caractéristique unique : notre système digestif ne peut pas les dégrader, et elles conservent donc leur forme jusqu'à être éliminées.
On distingue deux types de fibres : les fibres solubles, qui se dissolvent dans l'eau, et qui ont l'intérêt de ralentir le rythme de la digestion, et celles qui sont non-solubles, et n'ont aucune intervention sur le transit. Parmi les sources de fibres solubles, on trouve les fruits, alors que les légumes sont riches en fibres non-solubles.

            Hydrates de carbone, digestion et insuline

On peut distinguer trois phases dans la digestion des hydrates de carbone.
La première se déroule pendant que nous mâchons les aliments, sous l'influence d'une enzyme, l'amylase, qui se trouve dans la salive. Sa fonction est de commencer le découpage des chaînes les plus longues (l'amidon est découpé en maltodextrines, en particulier).
Une fois dans l'estomac, les acides détruisent l'amylase. Débute alors une phase de digestion purement physique : chaque chaîne se trouve simplement scindée en plusieurs morceaux. C'est à ce stade que les fibres solubles interviennent, en ralentissant, le cas échéant, le passage à l'étape suivante.
Les "petites fractions" ainsi obtenues sont enfin acheminées vers les intestins, où une importante quantité d'amylase est à nouveau sécrétée. Le travail de séparation des sucres reprend, le glucose étant au fur et à mesure intégré au sucre sanguin, les deux autres sucres étant déversés dans le sang, pour être transportés jusqu'au foie qui les transforme alors en glucose.

Mais tout le glucose n'est pas stocké sous forme de glycogène, une partie est employée directement pour fabriquer de l'énergie. Et c'est le taux d'insuline qui détermine quelle part sera employée immédiatement et quelle part sera mise en réserve. En effet, c'est cette hormone qui fixe les modalités de la production d'énergie. Pour faire simple, notre corps peut synthétiser de l'ATP (la forme d'énergie de l'organisme) soit à partir d'alcool, soit à partir de graisse, soit à partir d'hydrates de carbone, soit à partir de protéine. L'alcool est toujours "brûlé" en priorité, mais (nous l'espérons...), vous n'en consommez pas en permanence. Dans les cas normaux, le corps s'alimente en énergie à partir d'un mix graisse / hydrates de carbone. Et la part relative de l'un et de l'autre dépend du taux d'insuline. Lorsque le taux d'insuline est élevé, ce seront plutôt des hydrates de carbone qui seront utilisés ; et, à l'inverse, quand le taux d'insuline est réduit, ce sont les graisses qui sont mises à contribution.

Ce qu'il faut retenir de cela ? Essentiellement le fait que, lorsque le taux d'insuline est bas, notre organisme mobilise majoritairement la graisse pour faire face à ses besoins énergétiques. Mais comment faire pour y parvenir ? C'est à ce stade que l'index glycémique est important !

            L'Index Glycémique

Cet index représente la rapidité avec laquelle les hydrates de carbone ingérés sont finalement intégrés au sucre sanguin (nous le rappelons, c'est uniquement lorsqu'ils sont sous forme de glucose que cela devient possible), par rapport au glucose.

Ainsi, un aliment dont l'index glycémique est de 70 rejoint le sucre sanguin 30 % plus lentement que du glucose.
Cela signifie également, par voie de conséquence, qu'il ne commence à influer sur la libération d'insuline que plus tard que ne le ferait du glucose.

Autrement dit, si vous mangez cet aliment, il déclenchera un pic d'insuline moins fort que s'il s'agissait de glucose, et donc votre organisme dégradera plus de graisse pour faire face à ses dépenses énergétiques.
Naturellement, cela ne signifie pas que vous pouvez en manger 2 fois plus, car, naturellement, cela viendrait contre-balancer le gain initial !

L'index glycémique de quelques aliments :

index glycémique élevé (> 70)

    baguette                                     95
    carotte cuite                                90
    riz blanc                                    87
    pomme de terre cuite                         85
    pain complet                                 77
    frite                                        75
    navet                                        72

index glycémique moyen (de 55 à 70)

    ananas                                       66
    semoule                                      65
    pomme de terre à l'eau                       65
    betterave                                    64
    flocons d'avoine                             61
    chips                                        55
    banane                                       55

index glycémique faible (<55)

    sarrasin                                     54
    pâtes                                        40 à 50
    lait                                         30
    pamplemousse                                 25
    cerise                                       23
    lentille                                     22
    légume vert                                  10

            Hydrates de carbone et performance

Pour un athlète soucieux d'efficacité, il peut être intéressant de bien maîtriser la question de l'index glycémique, pour pouvoir adapter sa consommation en fonction des moments. En effet, les aliments dont l'index glycémique est bas sont tout particulièrement importants avant une séance, alors qu'à l'issue de celle-ci, il est préférable de se tourner vers des aliments à index glycémique élevé.

Il a ainsi été établi que le fait de consommer des hydrates de carbone à faible index glycémique seuls environ 1 à 2 heures avant l'effort renforce la capacité d'endurance. Plusieurs études ont été menées dans cette optique, l'une des plus intéressantes ayant comparé deux groupes de cyclistes ayant consommé la même quantité d'hydrates de carbone (lentilles pour un groupe, pommes de terre pour l'autre) au même moment, avant de faire du vélo à la même intensité. Le groupe ayant consommé les hydrates de carbone à faible indice glycémique (les lentilles) a, en moyenne, pu maintenir son effort 20 minutes de plus.

Pour les athlètes de force, et notamment les bodybuilders qui pratiquent des séances intenses mais brèves, cela ne présente pas forcément un intérêt direct. Dans cette optique, il est souvent préférable de plutôt consommer des hydrates de carbone à haut index glycémique après l'entraînement, afin de renouveler très rapidement les réserves énergétiques (et, notamment, de glycogène).

Les bodybuilders professionnels peuvent également utiliser les connaissances les plus récentes pour préparer leurs compétitions. En effet, lorsque vous menez une phase de restriction d'hydrates de carbone, par réaction, l'organisme augmente le nombre de capteurs GLUT 4, qui sont les récepteurs qui permettent de faire entrer le glucose dans les cellules sous forme de glycogène. La raison est simple à comprendre : moins il y a de glucose disponible, plus il est important de ne pas rater le peu qui l'est ! Or, pour 1 gramme de glycogène, c'est 3 g d'eau qui sont stockés en même temps dans les fibres. Donc, une fois que la phase de restriction a permis de faire apparaître plus de ces capteurs GLUT 4, il "suffit", au moment de la compétition, de consommer beaucoup d'hydrates de carbone, pour booster le stockage de glycogène, ce qui revient à "remplir" les muscles, ce qui leur donne un aspect plein et tonique.

En revanche, dans tous les autres cas, tous les régimes basés sur une réduction de la consommation d'hydrates de carbone sont inefficaces, et, surtout, nuisibles à la performance. En effet, en l'absence d'hydrates de carbone, le corps va être amené à puiser dans les réserves disponibles, de graisse, mais aussi de protéine. Autrement dit, cela va l'amener à dégrader des muscles pour trouver l'énergie dont il manque. Et cela, ce n'est clairement pas le but recherché, n'est ce pas ?

                        sources : www.e-dynalife.com 

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